Séminaire Institut Émilie du Châtelet
“Pourquoi (ne pas) faire une éducation féministe ? De la première à la deuxième vague, de l’individuel au collectif, du personnel au politique”
Avec Vanina Mozziconacci, Philosophe (ENS de Lyon, laboratoire Triangle)
L’idée que les différences entre femmes et hommes doivent être expliquées par la socialisation et l’éducation plutôt que par la nature est parmi les plus anciennes du féminisme: les études décelant le sexisme qui les traverse sont nombreuses. Cependant, en France, rares sont les écrits qui dépassent cette dimension critique pour chercher à élaborer de façon systématique une éducation alternative féministe. En analysant deux conceptions de la lutte contre l’injustice faite aux femmes – celle de Madeleine Pelletier, militante du début du XXe siècle, et celle du féminisme «de la domination» des années 1970 – nous chercherons à mettre au jour les raisons théoriques qui peuvent justifier cette rareté. Nous nous concentrerons sur la rationalité de ces discours, rationalité qui fait qu’une élaboration positive et spécifiquement féministe de l’éducation est renvoyée hors de «ce qu’il y a à penser». Cela nous conduira à relativiser l’importance de l’éducation dans la lutte féministe.
Vanina Mozziconacci est agrégée de philosophie et ancienne élève de l’École Normale Supérieure de Lyon (France). Elle y est à présent doctorante (laboratoire Triangle, UMR 5206) et occupe un poste d’attachée temporaire d’enseignement et de recherche à l’ESPÉ Lille Nord de France (laboratoire RECIFES, EA 4520). Elle a auparavant dispensé des cours à l’École Normale Supérieure de Lyon, à l’Université Lyon 1 – parmi lesquels des cours d’introduction aux études de genre – et a enseigné en lycée. Ses recherches portent principalement sur les théories féministes et l’éducation. Depuis janvier 2014, elle est coresponsable du laboratoire junior GenERe (Genre : Épistémologie & Recherches).
23 octobre 2015
Jardin des Plantes, Grand amphithéâtre d’entomologie, 43 rue Buffon (Paris 5e)